Frédérick Munger, CPI : natif du Saguenay et décidé à y rester
Cet article s’inscrit dans la collection « Relève en génie ».
Par Valérie Levée
Au cégep, Frédérick Munger aimait la science, tout en préférant la physique à la chimie ou à la biologie parce que cela demande moins d’apprentissage par cœur. Mais surtout, il était intéressé par la mise en application des connaissances, ce qui l’a poussé vers le génie et à s’inscrire au baccalauréat en génie électrique à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC). Étonnamment, s’il préférait la physique, c’est aussi parce que c’est plus visuel que la chimie ; or, l’électricité ne se voit pas vraiment. « Mais on peut se satisfaire en voyant une forme d’onde sur un oscilloscope », rétorque Frédérick Munger. Il voulait comprendre comment l’électricité est produite et distribuée. Son stage effectué durant son baccalauréat le conduit à la division Comact du groupe BID, où il testait l’alimentation électrique des équipements de scieries.
« J’ai fait des études à Chicoutimi et à Montréal, et je peux dire que ce n’est pas parce qu’une université est située à l’extérieur des grands centres urbains que la qualité de l’enseignement est moins bonne. »
Frédérick Munger, CPI – Université du Québec à Chicoutimi (UQAC)
Pour parfaire ses connaissances en génie électrique, Frédérick Munger prend ensuite la direction de Montréal pour suivre des cours à l’Institut en génie de l’énergie électrique (IGEE). Mais il n’en a pas fini pour autant avec les études. Son stage lui avait montré l’univers de l’entreprise, et il était maintenant curieux de découvrir le monde de la recherche. Il décide de revenir à l’UQAC pour entreprendre une maîtrise en génie électrique. « J’ai fait des études à Chicoutimi et à Montréal, et je peux dire que ce n’est pas parce qu’une université est située à l’extérieur des grands centres urbains que la qualité de l’enseignement est moins bonne », affirme le jeune homme. Son projet de recherche consistait à développer et adapter des essais à haute tension sur les revêtements d’isolateurs électriques. « Sur l’isolateur, il s’accumule de la poussière ou de la glace qui diminue sa performance, explique-t-il. Il existe des revêtements novateurs superhydrophobes ou glaciophobes pour éviter l’accumulation d’eau ou de glace. Mon but était de déterminer si l’ajout des revêtements allait diminuer l’efficacité et la durée de vie de l’isolateur. »
La maîtrise est maintenant derrière lui, et Frédérick Munger a décidé de poursuivre au doctorat. Il s’intéresse maintenant à l’intégration des énergies éolienne et solaire au réseau électrique. « Ces énergies passent par un ou plusieurs convertisseurs d’électronique de puissance pour optimiser l’énergie électrique qui peut être transmise, résume le doctorant. Je travaille sur la détection des défauts de court-circuit sur les lignes en présences de ces convertisseurs. »
La passion d’enseigner le génie
Frédérick Munger a choisi de faire des études de 3e cycle parce qu’il a aimé le milieu de la recherche qu’il a découvert durant sa maîtrise, mais pas seulement. « J’ai surtout aimé l’enseignement », précise-t-il.
Déjà, durant sa maîtrise, Frédérick Munger animait des laboratoires et des séances de travaux dirigés. Il a d’ailleurs coécrit un livre avec le professeur Jean-Perron ; Analyse des systèmes et matrice d’état : exercices multi-physiques est un recueil d’exercices présentés en travaux dirigés. « Le professeur Perron avait remarqué que j’étais doué pour faire la mise en page et aussi pour résoudre des problèmes, raconte-t-il. Il m’a donc demandé si je voulais participer à la rédaction d’un livre, et j’ai accepté ! Ç’a été une expérience très intéressante. »
Frédérick Munger continue sur sa lancée et donne deux charges de cours en électrotechnique et en métrologie appliquée. Ce qu’il apprécie dans l’enseignement, « c’est l’interaction humaine. C’est agréable de pouvoir expliquer quelque chose et de voir que les gens ont compris grâce à nous. C’est valorisant ».
Il ne faudra pas être surpris de voir Frédérick Munger faire carrière à l’université, où il pourra continuer d’enseigner. Et de préférence au Saguenay. « Mon objectif est de rester ici. J’aime ma région ! »