, 3 août 2023

Federico Galli, CPI : Promoteur de la diversité

Professeur à l’Université de Sherbrooke, Federico Galli s’entoure d’une équipe de recherche internationale. CPI et futur ingénieur, il veut apporter sa propre diversité à l’Ordre.

Cet article s’inscrit dans la collection « Professionnel formé à l’étranger ».

Par Valérie Levée


« C’est incroyable de voir comment la chimie nous a aidés à améliorer notre niveau de vie », lance Federico Galli en évoquant une vidéo qui montre ce que serait notre monde sans la chimie. C’est ce qui l’a convaincu d’entamer des études en chimie industrielle à l’Université de Milan, d’abord au baccalauréat, puis en se spécialisant en physico-chimie durant sa maîtrise. Il continue sur sa lancée au doctorat et s’attèle à la production de biocarburants et de bioplastifiants à partir d’huile végétale. Sa vie prend alors un tournant décisif : « La plus belle chose qui m’est arrivée durant mon doctorat, c’est d’avoir eu la chance de venir au Canada grâce à un programme de mobilité étudiante », indique Federico Galli. En 2017, il met ainsi les pieds au Département de génie chimique à Polytechnique Montréal pour un stage de six mois avant de rentrer en Italie pour terminer son doctorat.

Il trouve un emploi dans l’industrie en Italie, mais il n’y restera pas, car il reçoit « une offre très intéressante » de Polytechnique Montréal pour y faire un stage postdoctoral. Il reprend sa recherche sur la production de bioplastifiants et supervise des étudiants et étudiantes. « J’ai développé un intérêt pour la recherche et j’ai commencé à penser sérieusement à une carrière universitaire », relate Federico Galli. C’est ainsi qu’en 2021, il obtient un poste de professeur adjoint au Département de génie chimique et de génie biotechnologique à l’Université de Sherbrooke.

Le professeur Galli

Federico Galli n’est en poste que depuis un an et demi, mais il a déjà une équipe d’une dizaine de stagiaires, d’étudiants et étudiantes autour de lui. « Ils viennent de l’Italie, de l’Inde, de la Martinique, de Tunisie. Je suis très fier de cette diversité », déclare-t-il. Les projets de recherche tournent autour du recyclage et de la valorisation énergétique du plastique. « Par traitement thermique et catalytique, on veut transformer ces matières en leurs monomères originaux, explique le professeur. Par exemple, en collaboration avec Polytechnique Montréal, on essaie de dépolymériser le plexiglas. C’est du poly méthyl méthacrylate, un polymère à valeur ajoutée élevée qui coûte cher à produire, et ça vaut le coup de recréer les monomères d’origine. » L’équipe travaille aussi à produire de l’hydrogène turquoise par pyrolyse du méthane, une réaction qui génère très peu de gaz à effet serre.

Dans une perspective plus théorique, Federico Galli s’intéresse à la modélisation des procédés chimiques, et à la modélisation multi-échelle des procédés catalytiques. « Souvent, l’ingénieur chimiste optimise son procédé sur le plan économique pour une production maximum au moindre prix. Mais est-ce que cette optimisation purement économique est aussi l’optimum environnemental, et est-ce que les risques d’accident sont minimisés, se demande-t-il. Je travaille sur un simulateur qui prend en compte les trois aspects, économique, environnemental et les risques. »

 

« La plus belle chose qui m’est arrivée durant mon doctorat, c’est d’avoir eu la chance de venir au Canada grâce à un programme de mobilité étudiante. »

Federico Galli, CPI — Université de Sherbrooke

Federico Galli entre à l’Ordre

C’est en arrivant à l’Université de Sherbrooke que Federico Galli a décidé d’intégrer l’Ordre. « Dès que j’ai entamé mes démarches pour devenir CPI, j’ai eu un soutien exceptionnel », assure-t-il. En toute rigueur, il n’a pas besoin du titre d’ingénieur pour exercer le métier de professeur, mais cela lui permettra d’enseigner le génie chimique en plus de développer son réseau professionnel. Federico Galli n’avait pas suivi une formation universitaire en ingénierie, mais l’Ordre a évalué son dossier et reconnu son expertise en génie acquise à Polytechnique Montréal. On a déterminé qu’il devait suivre cinq cours ; il lui reste maintenant seulement deux cours à terminer, tandis que les examens de déontologie et de français sont déjà réussis.

Devenu CPI, il n’a pas attendu d’obtenir son titre d’ingénieur pour s’impliquer dans un comité régional. « Dès la première rencontre, j’ai décidé de rester pour apporter de la diversité en exposant divers points de vue : celui d’un professeur-chercheur universitaire, un autre qui concerne le génie chimique et celui d’une personne venue de l’étranger », fait valoir Federico Galli. Il souhaite s’investir autant dans le volet scolaire que dans le volet formation. « Je donne un cours sur les procédés chimiques industriels et j’organise des visites dans les usines pour les étudiants et étudiantes, poursuit-il. Je suis en train d’inciter certains de mes contacts à organiser des activités de ce type, qui pourront compter comme des heures de formation continue. »

Maintenant bien installé à Sherbrooke, il espère « voir grandir son groupe de recherche, continuer à s’amuser en faisant de la recherche, et développer son réseau dans l’industrie ». Mais pour cet été, il se donne une tout autre mission : explorer le tour du lac Mégantic.

 

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