Charles Maheu : « J’aime sortir de ma zone de confort »
Cet article s’inscrit dans la collection « Relève en génie ».
Par Mélanie Larouche, photo : Charles Maheu
Natif de la Beauce, Charles Maheu a arrêté son choix sur le génie robotique à l’université pour les nombreuses avenues professionnelles que présente ce nouveau programme. « J’ai toujours été attiré par les sciences, mais c’est seulement à la fin du cégep que je me suis intéressé davantage à l’ingénierie, raconte-t-il. Le programme de génie robotique de l’Université de Sherbrooke répond à plusieurs de mes centres d’intérêt. En plus de la robotique, il touche au génie mécanique, électrique et informatiques; ça donne une bonne vue globale de tout ce qu’on sera appelés à faire comme ingénieur. C’est ce que je recherchais : avoir des avenues diversifiées pour m’accomplir professionnellement. C’est un nouveau programme vraiment très intéressant ; je fais partie de la deuxième cohorte à terminer en robotique à Sherbrooke. »
Le programme de génie robotique est assez costaud. D’une durée de quatre ans et demi et comportant cinq stages à réaliser, il a vite permis à Charles Maheu de bien comprendre le rôle de l’ingénierie industrielle dans la résolution concrète de problèmes sur le terrain. « Quand on constate en entreprise que quelque chose ne fonctionne pas ou qu’il serait possible d’améliorer la productivité des installations, notre mandat en tant qu’ingénieur est de trouver des solutions, explique le jeune homme. Le fait d’avoir une réelle influence sur les gens et sur leur environnement immédiat, ça donne une valeur incroyable à notre travail : nous contribuons à leur faciliter la vie. L’ingénierie pousse sans cesse les limites du possible, je trouve ça extrêmement stimulant et valorisant. »
C’est certain que ma situation a répercussions sur ma carrière et mes projets futurs, de là l’importance pour moi d’avoir plusieurs cordes à mon arc. »
— Charles Maheu — Université de Sherbrooke.
Charles Maheu a reçu la bourse Avenir de la Fondation de l’Ordre des ingénieurs du Québec en 2018. Quelques semaines avant l’obtention de son diplôme, l’étudiant était très enthousiaste en songeant à la carrière qui l’attend. « Les stages m’ont aidé à explorer mes champs d’intérêt et à réaliser que j’aime vraiment travailler en dynamique de groupe, précise-t-il. Mon dernier stage, pour le Groupe IND, je l’ai adoré ! J’étais vraiment très heureux qu’on m’offre un poste à temps plein dans cette petite compagnie qui a énormément d’impact pour ses clients. Situé dans le quartier industriel à Sherbrooke, Groupe IND réunit plusieurs petites entreprises d’ingénierie. Mon mandat est d’élaborer des solutions intégrées pour que les clients, grâce à nos cellules robotiques, puissent simplifier certaines fonctions de leurs opérations. Nous mettons actuellement au point un palettiseur, c’est-à-dire un bras robot qui met des boîtes sur des palettes. La conception mécanique et l’interface le rendent facile à utiliser. »
Un homme de défi
Atteint d’ostéogenèse imparfaite, Charles Maheu est en fauteuil roulant depuis toujours. Ses os sont très fragiles et les fractures sont fréquentes. Au cours de son baccalauréat seulement, il en a subi trois. « Ma situation de santé est un énorme défi au quotidien, confie-t-il. Mais j’apprends à me connaître à travers cette épreuve. Je développe ma résilience et je poursuis néanmoins mes objectifs, adaptés à ma condition mais non moins ambitieux. C’est certain que ma situation a des répercussions sur ma carrière et mes projets futurs, de là l’importance pour moi d’avoir plusieurs cordes à mon arc. Dans mon domaine, je penche pour une spécialisation en mécanique et robotique. »
Parmi ses objectifs professionnels, Charles Maheu entend donc pousser ses apprentissages et s’entourer de gens motivés et stimulants. « J’aime sortir de ma zone de confort, il y a tellement de choses à apprendre sur le terrain ! Mon milieu présente de beaux défis, en grande quantité; c’est de cette façon que je veux continuer à me développer en tant qu’ingénieur. »
Graspy son projet de fin de bac
Son projet de fin de bac le rend particulièrement fier. « Graspy est une main robotique programmable par imitation de mouvements pour faciliter l’automatisation de tâches avec des bras robotiques, indique l’aspirant ingénieur. Le projet vise à simplifier les robots en milieux changeants pour qu’ils puissent s’adapter rapidement à leur environnement. Par exemple, les entre- prises manufacturières qui changent fréquemment de produits doivent sans cesse faire appel à des firmes spécialisées pour automatiser certaines parties de leur production. Avec Graspy, un employé formé peut facilement reprogrammer les mouvements et actions d’un bras robotique. La main intègre des technologies innovantes permettant de saisir des objets de formes variées ainsi qu’un système de vision utilisé pour contrôler les mouvements en temps réel. »
Parmi les autres activités auxquelles il s’adonne, Charles Maheu adore la photographie. « J’ai commencé ce passe-temps il y a cinq ou six ans, mentionne-t-il. J’aime bien faire des portraits et prendre en photo des objets urbains. La photographie est pour moi une façon d’exprimer ma créativité, mais sans pression. La créativité est un aspect important dans ma vie. J’aime aussi voyager pour découvrir de nouveaux paysages et de nouveaux visages, que je me plais à capter avec ma lentille. Malgré les embûches et les défis, la vie a tellement à offrir à qui sait l’apprécier ! »