« ing. », un titre qui vaut son pesant d’or
Cet article s’inscrit dans la collection « PRATIQUE EXEMPLAIRE ».
Par Aurélie Ponton, journaliste.
Antoine Boucher est officiellement membre de l’Ordre depuis le début de l’été 2024. Ingénieur en génie informatique, il occupe depuis plus de trois ans le poste de programmeur chez Ubisoft. Pourquoi avoir mené à terme le programme d’accès à la profession, alors qu’il travaillait déjà pour l’un des studios de jeux vidéo les plus en vue du pays ? Pour lui, c’est une question de fierté personnelle, d’ambition et de respect pour la profession. C’est également le désir de se doter d’outils pour aller plus loin qui l’a motivé pour boucler la boucle.
Mentionnons d’abord qu’Antoine Boucher n’est pas devenu ingénieur sur un coup de tête. Au terme de ses études collégiales, attiré par les sciences appliquées, il s’inscrit au baccalauréat en génie informatique à l’Université du Québec à Chicoutimi. Quatre ans (et quelques stages) plus tard, il obtient son diplôme et se lance sur le marché du travail.
Mais il lui reste une étape importante à franchir : acquérir le titre d’ingénieur.
Pourquoi le titre d’ingénieur ?
Le génie informatique est un domaine où il y a peu d’activités réservées. Mais le monde évolue chaque jour un peu plus vite, et la technologie devient un allié de plus en plus indispensable. C’est pourquoi Antoine Boucher considère que son titre d’ingénieur est un atout considérable lui conférant une crédibilité et un pouvoir d’action qui lui permettront également de tracer son chemin pour les années à venir.
Son processus d’embauche
Quand on demande à Antoine Boucher si son diplôme en génie informatique et, surtout, le fait d’avoir pu se présenter comme CPI en voie d’obtenir le titre d’ingénieur ont favorisé son embauche chez Ubisoft, il répond qu’il en est certain. « Lors de mon entretien d’embauche, on a surtout validé mon savoir-être et non mes compétences techniques », remarque-t-il toutefois.
En effet, le studio de jeux vidéo connu internationalement n’engage pas obligatoirement des ingénieures ou des ingénieurs pour occuper des postes techniques. La conception d’un jeu vidéo requiert le travail d’équipes comptant parfois jusqu’à 5000 personnes, mais les membres de ces équipes n’accomplissent pas d’actes réservés dans le cadre de leur pratique. Cependant, afin de valider les compétences des candidates et des candidats, les responsables du recrutement ont souvent recours à un test technique. Ce test évalue les connaissances et aussi les aptitudes des personnes candidates à résoudre les problèmes dans certaines situations données.
Ainsi, une personne prochainement membre de l’Ordre des ingénieurs se trouve souvent avantagée lorsqu’elle se présente en entrevue, puisque, aux yeux de l’équipe technique, elle détient déjà des connaissances technologiques. Son parcours (plus théorique que pratique au moment de son embauche) rassure également le futur employeur quant à sa polyvalence et à son aptitude à résoudre certaines situations critiques.
La dernière étape du parcours
Après être entré chez Ubisoft par la grande porte, Antoine Boucher a dû faire ses premiers pas au sein de l’entreprise, en plus d’entreprendre le processus pour devenir ingénieur. « Je devais d’abord trouver un ingénieur dans l’entreprise qui accepterait de me mentorer. Ensuite, j’ai dû suivre le programme d’accès à la profession. »
Cette portion du processus représente plusieurs heures consacrées à des lectures et des exercices pour l’ingénieure ou l’ingénieur en devenir, qui doit acquérir des compétences pratiques et théoriques. Finalement, tout CPI doit passer un examen et démontrer qu’il ou elle maîtrise bien les 28 éléments de compétence exigés pour prétendre au titre d’ingénieur.
Un titre qui permet de voir plus loin
Membre de l’Ordre des ingénieurs du Québec depuis quelques mois, Antoine Boucher ne néglige pas l’importance du réseautage et s’investit comme ambassadeur dans sa région, le Saguenay. Ces rencontres sont pour lui l’occasion de faire la connaissance de consœurs et de confrères d’autres horizons et d’échanger sur les meilleures pratiques du milieu. Antoine Boucher constate que les possibilités de développement professionnel sont multiples et que l’Ordre mise beaucoup sur le maillage entre membres.
Il ne perd pas de vue que le fait d’appartenir à l’Ordre et de porter le titre d’ingénieur sont des clés importantes qui peuvent lui permettre d’évoluer dans sa carrière.
De plus, il est fier de représenter une profession et d’appartenir à un ordre dont la mission est d’abord de protéger le public.