Montréal 5 mai 2006

Stratégie énergétique du Québec : l’Ordre des ingénieurs demande un programme intégré plus étendu de recherche et d’innovation pour la soutenir

Globalement satisfait de la stratégie énergétique du Québec dévoilée hier, le président de l’Ordre, M. Gaétan Samson, ing., a déclaré que

le gouvernement doit maintenant donner suite à son engagement avec la mise en œuvre d’un programme intégré de recherche et d’innovation plus étendu, ainsi que des moyens suffisants qui permettront de réussir le développement durable.

 

La politique énergétique du Québec répond aux attentes de l’Ordre des ingénieurs du Québec. En effet, l’Ordre a présenté, en février 2005, ses recommandations devant la Commission parlementaire en insistant sur l’importance de préserver l’environnement et de respecter les principes de développement durable.

En ce qui concerne notamment la relance du développement de l’hydroélectricité, l’Ordre note que la mise en oeuvre d’un ensemble de grands projets d’une puissance totale de 4 500 MW devrait permettre d’assurer l’approvisionnement du Québec en électricité au cours des prochaines années et de dégager une marge pour l’exportation. Pour cela, la réserve minimale de 1 000 MW que le gouvernement entend constituer à cette fin apparaît modeste en regard des besoins en énergie renouvelable chez nos voisins. L’exportation d’hydroélectricité contribue effectivement à réduire les émissions globales de gaz à effet de serre, responsables des changements climatiques. Il reste maintenant à mettre en oeuvre ces grands projets en procédant, sans tarder, à l’identification des sites et au démarrage des études.

Quant au développement de la filière éolienne jusqu’à concurrence de 4 000 MW en 2015, plus 100 MW pour chaque tranche d’hydroélectricité supplémentaire, cet objectif apparaît réaliste compte tenu du potentiel éolien du Québec. Le président de l’Ordre rappelle cependant que « la fiabilité de l’éolien n’étant pas encore parfaitement établie, son développement doit être soigneusement encadré pour s’assurer de l’utilisation de technologies éprouvées et du choix optimal des sites.»

Par ailleurs, l’Ordre constate avec satisfaction que les objectifs d’efficacité énergétique prônés sont étendus dorénavant à toutes les filières énergétiques, particulièrement aux produits pétroliers et au secteur des transports, qui demeurent les principaux contributeurs aux gaz à effet de serre au Québec. L’Agence de l’efficacité énergétique devra être dotée sans tarder des moyens nécessaires pour développer un plan intégré d’efficacité énergétique.

L’Ordre a recommandé dans son mémoire au gouvernement d’appliquer une politique de prix à toutes les formes d’énergie, et non seulement à l’énergie électrique. Selon le président de l’Ordre,

la stratégie énergétique reflète les recommandations de l’Ordre en ce qui a trait au prix de l’électricité, cependant on n’y trouve pas d’engagements précis en ce qui concerne les autres formes d’énergie dont le prix devrait inclure le coût des émissions de GES associés à leur utilisation, et l’Ordre le déplore. Nous attendons avec impatience la publication d’une politique sur le développement durable qui pourrait contenir de tels engagements tout en créant de la richesse.

 

Rappelons que lors de ses interventions sur la politique énergétique et sur le développement durable, l’Ordre a souligné l’importance de la protection de l’environnement. Il a également recommandé la mise en œuvre d’un important programme de recherche et d’innovation dont l’objectif ultime est de réduire, voire d’éliminer à long terme notre dépendance envers les hydrocarbures fossiles.

À cet effet, le programme de recherche et d’innovation devrait comprendre des engagements plus formels en ce qui a trait à la fusion nucléaire. Cette forme d’énergie – à ne pas confondre avec la fission nucléaire – offre un potentiel de développement qu’on ne peut se permettre d’ignorer.