Transformer en succès l’arrivée de l’IA dans votre équipe !

Au Colloque 2024 de l'Ordre, découvrez comment mieux utiliser l’IA pour transformer votre entreprise et optimiser votre travail en équipe.

Cet article s’inscrit dans la collection « ACCOMPLIR ».
Par Mélanie Larouche, journaliste.


Introduire l’intelligence artificielle (IA) dans votre organisation exige du doigté. Les gestionnaires avertis savent que cette initiative nécessite l’adhésion et l’investissement de toutes et tous pour faire face aux importants changements qu’elle implique.

« Le virage vers l’IA s’impose avec force dans les organisations ; les avantages sont nombreux et de tout ordre, mais il faut bien comprendre que c’est toute la culture de l’entreprise qui en sera changée », fait valoir Josée-Christine Boilard, MBA, CRHA, IAS.A, présidente et conseillère stratégique chez Talent Flex conseil, également conférencière lors du Colloque 2024 de l’Ordre, les 18 et 19 novembre prochains. « Au-delà du défi technologique, il y a celui de la transformation organisationnelle et culturelle. Ceux qui réussiront à bien orchestrer le virage vers l’IA en tireront assurément de grands bénéfices. À l’inverse, les réfractaires aux changements verront certainement leur compétitivité affectée. »

De multiples avantages

Gagner du temps pour l’investir à meilleur escient figure certainement parmi les principaux avantages d’intégrer des systèmes d’IA dans la gestion d’une entreprise. « Ce qu’on recherche avant toute chose avec l’IA, c’est de gagner en productivité, précise Josée- Christine Boilard. Quand on réussit à libérer de nombreuses heures de travail, souvent consacrées à des tâches répétitives, pour les affecter à des activités à plus forte valeur ajoutée sans pour autant réduire la qualité, c’est inestimable dans une organisation. »

Au chapitre de la gestion des ressources humaines (RH), la conférencière signale aussi d’importants bénéfices pour les entreprises qui auront recours à l’IA. « En automatisant certaines fonctions, on réussit à optimiser certaines activités liées à la gestion des RH. Pour la création de rapports par exemple, et aussi pour la gestion des salaires des employés, les suivis de performance en lien avec les objectifs ciblés, etc. Les données recueillies par les systèmes d’IA permettent notamment de faire des rétroactions en continu. Aussi, pour l’attraction de talents, l’IA a permis la conception d’outils d’analyse qui génèrent de précieuses données prédictives. Ces données favorisent la bonne concordance d’un profil avec l’organisation et peuvent même évaluer son potentiel de progression. »

Josée-Christine Boilard ajoute que l’IA intervient aussi très favorablement dans le processus de prise de décisions. En effet, l’analyse des données réalisée de manière impartiale par le système d’IA permet une évaluation juste et équitable des candidates et des candidats, sans qu’un biais ne puisse intervenir. La ou le responsable des RH peut ainsi prendre des décisions plus éclairées et stratégiques en matière de recrutement, de formation, de gestion des performances et de développement des talents.

 

« Le virage vers l’IA s’impose avec force dans les organisations ; les avantages sont nombreux et de tout ordre, mais il faut bien comprendre que c’est toute la culture de l’entreprise qui en sera changée. »

Josée-Christine Boilard, MBA, CRHA, IAS.A – Présidente et conseillère stratégique chez Talent Flex Conseil Inc.

Les défis liés à l’IA

Josée-Christine Boilard estime que le tout premier défi que pose l’IA dans les organisations est celui de démythifier cette technologie. « Il faut bien expliquer ce qu’est l’IA, ouvrir la discussion avec l’équipe pour qu’elle puisse comprendre tout le potentiel qu’elle recèle ; il faut expliquer comment et pourquoi on souhaite l’utiliser et comment on compte mitiger les risques. Les craintes à l’égard de l’IA sont en effet nombreuses. Les gens ont peur que l’on perde le contrôle de l’IA, ils s’inquiètent également quant à la sécurité des données recueillies. »

Mais à l’heure actuelle, ce qui préoccupe le plus la conseillère stratégique, c’est le jugement critique que doivent absolument avoir les gens quant aux réponses que génère l’IA.

« Les gens auront besoin d’être bien informés, formés et encadrés pour se servir de l’IA. Par exemple, quand on utilise des agents conversationnels comme ChatGPT, il faut savoir poser les bonnes questions, de la bonne manière, et analyser avec discernement les résultats obtenus. Si, à la base, on n’a absolument aucune idée de la réponse, il sera difficile de la remettre en question. »

Bien qu’ils soient maintenant à maturité, les systèmes d’IA ne s’alimentent pas nécessairement à des sources fiables. « Il faut savoir que souvent, on a besoin de poser la question trois ou quatre fois avant d’arriver à une réponse vraiment intéressante et crédible, souligne Josée-Christine Boilard. Et cela met aussi en lumière la question de la propriété intellectuelle des contenus générés. »

Un changement en profondeur

Dans une conférence destinée aux entre- prises, Josée-Christine Boilard rappelle aux gestionnaires que même si on est convaincu des bienfaits qu’entraînera l’intégration de l’IA dans une entreprise, il faut bien s’outiller pour être en mesure de répondre aux nombreuses questions et aux craintes liées à cette décision pour le moins stratégique. « La transformation organisationnelle par l’IA implique des changements en profondeur ; les gestionnaires auront à convaincre les employés de la pertinence de ce virage. Elles et ils doivent décider quel genre de culture mettre en place pour gérer l’utilisation de l’IA. Les gestionnaires doivent aborder cet aspect avec le plus grand sérieux, inculquer de bons réflexes à leur équipe pour une utilisation optimale des nouveaux systèmes. Il y aura des compétences à acquérir et à développer. En outre, une solide conscientisation s’impose, notamment en ce qui a trait à l’esprit critique à exercer quant aux réponses générées par l’IA. Il faut être bien préparé à se mettre au défit en équipe, à se remettre en question, parce que l’IA entraîne des discussions quasi philosophiques qui peuvent être très pertinentes à entreprendre si l’on est prêt à les gérer adéquatement. »

La valeur ajoutée de l’humain

Sur la base de ses 30 années d’expérience dans la gestion des ressources humaines, Josée-Christine Boilard est convaincue que l’utilisation de l’IA est maintenant devenue une obligation plutôt qu’un choix. « Il y a de gros avantages à prendre l’IA en considération: c’est un accélérateur de prises de décisions et elle donne accès à des données précieuses qui vont largement contribuer à améliorer la gestion et la croissance des entreprises. L’IA permet une démarche plus structurée, ce qui facilite l’anticipation des conséquences de nos décisions et aide à en mitiger les risques. Cependant, les liens interpersonnels doivent absolument conserver une place de choix dans ce nouveau mode de gestion. Les rapports humains demeurent essentiels. En fait, pour aller chercher la productivité voulue, il faut absolument savoir quelle est la valeur ajoutée de l’humain dans le processus. »

 

À titre d’information :

Le Colloque 2024 de l’Ordre se tiendra du 18 au 19 novembre 2024 au Palais des congrès de Montréal. Découvrez la programmation du Colloque.

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